[Costières de Nîmes] Antoine Armanet et son terrain de jeu

Modifié le 22/12/2022

[Costières de Nîmes] Antoine Armanet et son terrain de jeu

Photo C Conil

Né de parents éleveurs bio en Savoie, la nature l’a toujours guidé et inspiré. « Elle lie mon besoin de m’exprimer à travers les produits de la terre et mon souhait de rejoindre mes racines familiales. » L’histoire d’Antoine Armanet, vigneron, débute il y a 7 ans, quand son père Jean-Jacques, éleveur bovin en Savoie, décide de changer d’orientation professionnelle. « Je suis venu avec mon père dans la région pour planter des oliviers. » Antoine intègre le Lycée agricole de Rodilhan, y décroche un Bac Pro Vigne et Vin en 2018 et rejoint le domaine familial. « Aujourd’hui nous avons un verger de 60 ha conduit en agriculture biologique. Il est composé uniquement de variétés françaises. » Si les 15 000 oliviers donnent actuellement quelques 3 000 litres d’huile, Antoine cherche à se diversifier. « Ma passion pour le vin ne naît que plus tard, lorsque j’intègre une section Vigne et Vin dans le Gard. J’y découvre cet univers aussi complexe que subtil, j’y écoute attentivement, j’y apprends patiemment. Un nouveau monde s’est ouvert à moi : j’avais enfin trouvé ma voie », se souvient-il. Avec humilité et conscience du temps et du chemin qu’il lui reste à parcourir, il essaie et recommence autant de fois qu’il le faut pour tendre vers l’excellence. « L’exigence est mon maître mot, et ce qui motive ma soif d’apprendre », martèle-t-il. « Je voulais avoir une exploitation complémentaire en nom propre. J’ai rencontré la Safer qui m’a proposé le domaine de la Colombière : 19 ha déjà en Bio, 15 cépages différents et une partie du vignoble en irrigation. Je suis tombé amoureux de ce bien », continue-t-il.

Visite fin 2020, acquisition en février 2021, construction du caveau, gel, première récolte avec 45 % de perte, le domaine Antoine Armanet connaît son baptême du feu. « La vigne est plus compliquée que l’olivier. Elle demande plus de technique, plus de précision, plus de compréhension. » Mais Antoine a déjà en tête les vins qu’il veut faire. Ceux en adéquation avec l’AOC Costières de Nîmes et ses vins, ceux qui ouvrent d’autres horizons gustatifs. A l’image de la nouvelle génération, il ose des assemblages ou plutôt des créations. Observer, apprendre, se nourrir des expériences passées pour aller vers l’expression du terroir la plus pure possible… Antoine façonne ses huiles et ses vins dans cet esprit.

A 23 ans, il décroche l’or à Paris

La Gamme A°108, AOC Costières de Nîmes concentre cette philosophie dans les trois couleurs et obtient, à Paris, l’or pour le rouge et l’argent pour le rosé. A°108 est une manière de signer le millésime 2021 avec le A d’Antoine et le symbole « degré » faisant office de 0 pour sa date de naissance. Une belle histoire qui se décline avec trois autres cuvées en Vin de France. « 2022 aura été riche d’enseignement. J’ai dû séduire une clientèle en restant à la fois sur des classiques de l’AOC, bien que le A°108 blanc, assemblage de grenache et de rolle, reste atypique, et en proposant des cuvées qui me sont très personnelles. Mes acheteurs sont des particuliers, des cavistes et des restaurateurs », conclut Antoine qui espère décrocher des contrats à l’export et entrevoit de nouvelles perspectives avec une récolte 2022 de 900 hl.

Christian Conil