[Costières de Nîmes] Manduel, 30e vendange pour Cyril Marès

Modifié le 13/11/2024

©  Christian Conil

Rencontre avec cet ardent défenseur des Costières, de la Clairette de Bellegarde et du bio 

Il ne se voyait pas vigneron. Mais les vinifications de 1992 avec son père ont changé la donne. Étudiant en agronomie à Montpellier, il suit un cursus en œnologie avant de reprendre le domaine familial des Bressades, puis celui de sa belle-famille, le Mas Carlot. Aujourd'hui, à la tête de 100 hectares cultivés en bio, Cyril Marès se consacre à la gestion de l'entreprise et à la vie syndicale.

« Je suis la 7e génération de vignerons “nomades”. Nous avons commencé dans l'Hérault, puis sommes allés en Bourgogne, en Afrique du Nord, dans le Bordelais ; et mon père s'est installé à Manduel dans les années 60. Je suis en bio depuis 2017, j'aurais dû le faire plus tôt ! C'est une grande satisfaction. Je porte plus d'attention à la vigne. C'est un beau rapport travail/ plaisir, d'autant que nous avons un climat qui s'y prête et un terroir béni des dieux : pas séchant, peu gélif, et peu sensible au réchauffement climatique grâce aux entrées maritimes. Même si cette année est compliquée, être en bio ici reste assez simple comparé à d'autres régions plus humides. » 

Des vignerons au top et un esprit collectif pour leur Président 

«  Les exploitations sont reprises par de jeunes vignerons engagés, qui ont à cœur de promouvoir la richesse de l'AOC. Avec un foncier abordable, quelques néo-vignerons se sont installés ; eux aussi ont une vision claire de ce qu'ils veulent accomplir. Malgré une période tendue pour les ventes en vrac, l'état d'esprit reste positif. Le marché de la bouteille, en France et à l'export, est dynamique. Il est plus fragmenté avec plus d'offres, ce qui nécessite davantage de prospection, et certains marchés, comme celui des États-Unis, arrivent à maturité. Cela implique une plus grande mobilisation et une solidarité accrue. Ce contexte crée parfois un décalage entre les ventes et les retraits, ce qui affecte la trésorerie. » 

Une vitrine et des événements pluriels pour valoriser l'AOC 

«  Notre principal projet est la création d'un bar à vin à Nîmes, près des arènes. Ce sera à la fois un lieu de dégustation, de vente et d'animations, une véritable vitrine pour l'AOC. Nous organisons également la Bodéga des Costières de Nîmes, où nous accueillons 2 500 personnes par soir pendant la Féria, et les Costières sonores, soirées électro qui attirent un public jeune qui découvre le vin en dansant. Les Costières de l'art associent un artiste à un domaine ou une cave, pour un public averti. Les JeuDivins, où les vignerons présentent leurs vins accompagnés de produits du terroir, sont des rendez-vous gourmands. Enfin, les événements les plus emblématiques restent les Vignes Toquées, avec des accords mets et vins, et Minuit Toqué, un repas nocturne concocté cette année par des chefs étoilés comme Franck Putelat et Michel Kayser. Ces événements attirent un large public et encouragent les jeunes vignerons à s'investir pour contribuer au succès de l'AOC  » conclut Cyril Marès, qui constate que son métier a beaucoup évolué. 

 Christian Conil