|Tain l’Hermitage] Mettre en pratique la biodiversité : l’exemple des nichoirs à la Cave de Tain

Modifié le 12/02/2024

|Tain l’Hermitage] Mettre en pratique la  biodiversité : l’exemple des  nichoirs à la Cave de Tain

©Cave de Tain

La vitalité des écosystèmes viticoles repose en grande partie sur la diversité des espèces. Consciente de cet impératif écologique, la Cave de Tain a pris des initiatives pour intégrer la biodiversité dans ses pratiques. Depuis 2022, elle propose à ses 250 adhérents, une formation spécifique sur ce sujet en collaboration avec AgribioDrôme et Agri-Nichoir. 

Conception de nichoirs 

Cette formation inclut un atelier pratique de fabrication de nichoirs spécialement conçus pour répondre aux besoins des différentes espèces locales. En tenant compte des caractéristiques de chaque espèce, telles que les dimensions nécessaires pour l’entrée du nichoir, une gamme variée de modèles a ainsi été élaborée. Pour la conception de ces nichoirs, la Cave de Tain a réutilisé des caisses en bois. Une initiative qui s’inscrit dans la démarche de Développement Durable adoptée par la coopérative. En 2023, sous la direction de Brice Lemaire d’Agri-Nichoir, l’atelier a formé 17 coopérateurs. Chaque participant a ainsi pu équiper un hectare de vignoble avec des nichoirs sur mesure, renforçant l’habitat naturel des oiseaux au sein de leurs parcelles. 

Pourquoi une attention particulière aux oiseaux ? 

Beaucoup d’oiseaux sont insectivores et aident à contrôler les populations de ravageurs comme les tordeuses Cochylis et Eudémis, responsables du ver de grappe. Les chauves-souris, chassant les papillons de nuit, contribuent également à cet équilibre écologique. En favorisant l’augmentation d’oiseaux dans le vignoble, les vignerons bénéficient donc d’une gestion naturelle de certains ravageurs, diminuant ainsi le recours aux interventions chimiques. 

Suivi de la formation 

Actuellement, les viticulteurs de la Cave de Tain procèdent à l’évaluation du taux d’occupation des nichoirs, des données qui enrichiront le réseau national d’Agri-Nichoir. Bien qu’il soit prématuré de fournir des statistiques, des observations prometteuses ont déjà été faites, notamment avec la réussite de nidifications dans plusieurs des nichoirs installés. Reconnaissant l’importance de la formation continue, la coopérative prévoit d’organiser une nouvelle session cet hiver. Celle-ci vise à inclure davantage d’adhérents dans une démarche de viticulture respectueuse de l’environnement, tout en offrant de nouvelles opportunités de développement de compétences aux coopérateurs déjà formés.

 Autres pratiques pour favoriser les habitats des oiseaux 

Au-delà de l’installation de nichoirs, plusieurs autres pratiques intégrées dans le quotidien de la viticulture jouent un rôle fondamental pour offrir un milieu de vie propice à diverses espèces d’oiseaux. Parmi ces pratiques, l’aménagement d’espaces enherbés, la plantation de boisements et de haies, ainsi que la restauration du bâti. En Vallée du Rhône septentrionale, les murets en pierres caractéristiques des vignobles en coteaux offrent des refuges naturels à une grande variété d’espèces. La préservation de ceux-ci s’avère donc cruciale pour le maintien et le développement de la biodiversité locale. En intégrant divers habitats naturels et artificiels et en adoptant des pratiques de gestion de la végétation et de conservation des structures bâties, les vignerons peuvent favoriser un environnement propice à la biodiversité. Cette stratégie, bénéfique pour l’écosystème et la viticulture, montre que la protection de la biodiversité et la production de vin de qualité peuvent se soutenir mutuellement, menant à un avenir plus durable. 


Cécile De Blauwe