Vous avez dit durable ? L’AOC, une tradition en marche avant

Modifié le 17/07/2025

L’INAO et la CNAOC renforcent leur collaboration pour inscrire les appellations d’origine dans une stratégie de durabilité ambitieuse, structurée et collective. Objectif : accompagner les ODG dans la transition et valoriser les efforts déjà engagés.

Vous avez dit durable ? L’AOC, une tradition en marche avant

Le constat est simple et unanime : par définition, une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est durable. Elle repose sur une identité forte, un terroir avéré, valorise des savoir-faire agricoles historiques et assure la pérennité d’un tissu économique non délocalisable. Pourtant, à l’heure du dérèglement des marchés et du climat, de l’évolution des attentes sociétales, les signes d’origine doivent aller plus loin dans leur transition pour s’adapter, tout en conservant leurs fondamentaux. C’est le message porté à la fois par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et la Confédération nationale des AOC viticoles (CNAOC), qui multiplient les initiatives pour accompagner les ODG dans cette mutation. Leur conviction ? L’AOC est un levier incontournable de la durabilité. 

Le constat est simple et unanime : par définition, une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est durable. Elle repose sur une identité forte, un terroir avéré, valorise des savoir-faire agricoles historiques et assure la pérennité d’un tissu économique non délocalisable. Pourtant, à l’heure du dérèglement des marchés et du climat,de l’évolution des attentes sociétales, les signes d’origine doivent aller plus loin dans leur transition pour s’adapter, tout en conservant leurs fondamentaux. C’est le message porté à la fois par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et la Confédération nationale des AOC viticoles (CNAOC), qui multiplient les initiatives pour accompagner les ODG dans cette mutation. Leur conviction ? L’AOC est un levier incontournable de la durabilité. 

L’INAO déploie une nouvelle méthode pour accompagner les AOC viticoles dans leur réflexion stratégique en placant l’ODG au cœur

Alors que le sujet de la durabilité des signes de qualité était embrassé depuis de nombreuses années à l’INAO, l’Institut a passé un cap en signant le COP (Contrat d’Objectifs et de Performance) en 2024. “Le COP est un peu notre boussole dans un monde qui évolue vite. S’adapter aux défis d’aujourd’hui et de demain est donc indispensable et nos SIQO, dont les AOC, doivent être au centre de ces évolutions” affirme Christian Paly, Président du Comité national des appellations d'origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses à l’INAO.

A cet effet, l’INAO anime un Groupe de travail (GT) Durabilité pour aider les ODG à s’approprier pleinement les enjeux du développement durable dans toutes ses dimensions, économiques, environnementales et climatiques, sociales. Car la durabilité est aussi facteur de compétitivité pour l’appellation en tant que telle, au-delà des engagements individuels des opérateurs. « Les AOC sont des constructions collectives très solides, elles représentent 70% de la production française viticole (en valeur), imaginez la force de frappe. Elles peuvent aujourd’hui être les moteurs de stratégies durables concertées à l’échelle d’un territoire viticole », insiste Éric Pastorino, Secrétaire général de la CNAOC et Président de la Commission durabilité à l’INAO.

Le GT a pour principale ambition de susciter la réflexion “durabilité” au niveau de chaque ODG, à travers un guide pratique, conçu comme une boîte à outils méthodologique. Ce document propose une approche en trois temps : établir un diagnostic, définir une stratégie durable, puis en assurer le suivi dans le temps.

Il s’appuie sur un ensemble d’indicateurs simples, à l’échelle de l’ODG, couvrant les trois piliers de la durabilité : économie (pilotage des volumes, connaissance des marchés, rentabilité…), environnement et climat (certifications HVE ou AB, gestion des intrants, biodiversité, évolutions climatiques…), , et social/socioculturel (emploi, communication interne/externe, renouvellement des exploitations…).

« Il ne s’agit pas de normer ou de contraindre, mais de proposer une méthode commune, une boîte à outils, accessible à tous pour structurer une réflexion collective pour s’adapter aux nouveaux enjeux, à partir des réalités du terrain », souligne Éric Pastorino, élu provençal par ailleurs membre du Bureau de la CNAOC. 

Les ODG sont ainsi invités à établir un bilan de situation au plus tard le 31 mars 2026 (sur la base de la récolte 2025) “nous aurons ainsi une photographie exhaustive du point de départ” complète Eric Pastorino. Les ODG aura ensuite jusqu’au 31 mars 2027 pour construire une stratégie durable en précisant leurs enjeux prioritaires, en définissant les actions envisagées pour parvenir à s’adapter, en mobilisant le cas échéant les outils mis à disposition à l’INAO en ce sens (évolution des cahiers des charges, VIFA, DEI…). 

L’enjeu est double : répondre aux défis systémiques auxquels fait face la viticulture française et permettre aux AOC de mieux valoriser leurs engagements, dans un contexte de concurrence accrue sur les marchés. Cette réflexion, loin d’être une contrainte supplémentaire, se veut comme une dynamique permettant de conforter les ODG et leurs appellations.

L’INAO encourage aussi les ODG à dépasser leur rôle strictement défini par le Code rural, en intégrant pleinement les enjeux contemporains dans leur stratégie. Certains ne l’ont pas attendu : intégration de dispositifs d’adaptation climatique (type VCI, VIFA), DAE dans les cahiers des charges, ou encore dispositifs d’évaluation des innovations (DEI). Autant d’exemples qui illustrent une dynamique déjà bien amorcée.

La CNAOC se place en facilitateur de cette stratégie de durabilité pour une amélioration effective et collective

En parallèle, la CNAOC s’est saisie du sujet à travers la création d’un Groupe de travail “Observatoire des pratiques durables”, rattaché à sa Commission durabilité. « Notre objectif est clair : dresser un état des lieux réaliste et complet des pratiques dans les AOC viticoles, pour identifier les leviers de progrès et valoriser l’existant. On reproche beaucoup à la viticulture de manquer de proactivité sur le sujet. Mais en fait, je pense qu’on ne sait tout simplement pas raconter ce que l’on fait. », explique Anthony Brun, Vice-Président de la CNAOC, représentant de Cognac. 

Cet observatoire s’appuie sur des remontées de terrain issues des interprofessions et des ODG viticoles. Les premiers résultats dessinent une carte contrastée mais encourageante. Ainsi, plus de la moitié des AOC (répondants) ont déjà formalisé une stratégie environnementale collective, suivie ensuite d’une stratégie économique, sociale, et enfin culturelle. « Il y a une réelle prise de conscience dans les territoires. Les ODG veulent s’inscrire dans une démarche de progrès, mais elles ont besoin d’outils et d’un cadre structurant », insiste Anthony Brun.

L’observatoire met aussi en lumière des évolutions concrètes sur le terrain en matière environnementale. Un tiers des AOC ont intégré des Dispositions Agro Environnementales (DAE) dans leur cahier des charges, 40 % mènent des actions en faveur de la biodiversité (via l’agroforesterie notamment), 28% des exploitations viticoles sont aujourd’hui en bio et 39% en HVE (2023), 35 % travaillent à l’introduction de VIFA, 29 % réfléchissent à la gestion durable des sols, souvent autour de l’enherbement ou de l’optimisation des apports azotés. Enfin, 27 % des AOC ont engagé une stratégie de réduction des produits phytosanitaires.

Au-delà des chiffres, cette démarche vise à créer une dynamique d’amélioration continue. « Nous voulons permettre à chaque ODG de se situer, de se comparer, et surtout de partager ses retours d’expérience. C’est une manière de faire progresser l’ensemble de la filière en s’appuyant sur l’intelligence collective », défend Anthony Brun, également membre du Bureau de la CNAOC.

 

La CNAOC et l’INAO diffusent ainsi une approche sur-mesure, adaptée à chaque bassin, qui doit être le reflet des singularités incarnées par les terroirs AOC. Les deux institutions proposent une vision évolutive, ancrée dans la tradition dynamique des AOC : un socle patrimonial auquel on ajoute une capacité d’adaptation permanente.

« L’AOC est un formidable levier de résilience et de compétitivité, à condition qu’elle se réinvente en intégrant pleinement les dimensions sociales, économiques, climatiques et environnementales du développement durable », conclut Éric Pastorino.

Loin des discours théoriques, la viticulture d’appellation accélère donc une mue discrète, concrète, progressive mais résolue.

 

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